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Auteur/autrice : Romain

Les Grandes Erreurs du Marketing (8)

Non, je veux bien les mecs, mais c’est quoi le problème ? Vous faites un concours pour être cités dans cette rubrique ? Je ne suis pas à ce point influent, pourtant.

Moi, je croyais quand on faisait une pub pour un produit qu’il fallait insister sur le truc qui fait la vraie différence avec la concurrence.

Par exemple, si j’avais trouvé un moyen de cultiver des pastèques sans pépins, je pense que c’est la chose que j’aurais mise en avant. J’aurais fait une pub comme ça, en somme :

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Maintenant, si mes pastèques ont des pépins, je ne pense pas que l’accroche forte de ma pub serait « Pastèques sans pépins ». Je ne sais pas, j’aurais cogité et trouvé un autre truc : son goût, sa couleur, son origine, sa fabrication, le plastique qui l’emballe… Parce que le coup de l’astérisque qui renvoie au bas de l’affiche pour expliquer que la pastèque sans pépins, elle en a quand même, c’est limite du gros foutage de gueule.

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Varda célébrée en DVD

Dans la série « Les grandes intégrales que l’on attendait pas vraiment », voici qu’arrive Les Glaneurs et la Glaneuse d’Agnès Varda en DVD.

Glaneurs Glaneuse

L’édition huit DVD comprend tous les épisodes des Glaneurs et la Glaneuse ainsi que la totalité des rushes mais aussi une interview-fleuve de deux heures avec Agnès Varda qui vous fait découvrir la rue Daguerre, un teaser des Plages d’Agnès, un commentaire audio pendant le film principal, divers making-of et bien sûr une introduction signée Jean Douchet ainsi qu’un abonnement d’un an aux Cahiers du Cinéma.

Le tout pour 99,99 euros.

La sortie est prévue d’ici la fin du mois de juillet. Juste après la moisson.

Attention ! Les cinquante premiers exemplaires seront vendus avec un CD inédit Agnès chante les champs, une collection merveilleuse de chansons paysannes du siècle dernier reprises au Yukulélé par Mme Varda herself.

Les Grandes Erreurs du Marketing (7)

Aujourd’hui, au boulot, c’était pack shooting. Ouais, c’est du langage de journaliste, laisse tomber, tu peux pas comprendre ; enfin, en vrai, du langage d’éditeur pour dire qu’on fait des photos à la chaîne en essayant tant bien que possible de conserver une certaine qualité (bon, tout le monde n’a pas la même définition du mot « qualité », mais bref, je suis pas là pour pouiller sur mes collègues, et en plus, je ne suis pas le meilleur, donc je la ferme) et surtout sans payer de photographe, parce que c’est tellement facile que les rédacteurs peuvent bien s’en occuper.

Aujourd’hui, on m’amène un appareil : un lecteur CD très haut de gamme ; genre qui doit coûter pas loin de 4 000 euros. Et là, je regarde la télécommande, et clairement celle-ci venait de la glorieuse nation du Kazakhstan. Un truc magnifique. Quatre centimètres de haut vingt centimètres de long et à peu près un kilo et surtout pleins de touches.

Comparaison

Prise en main

épaisseur

Alors, je ne sais pas si dans le service marketing de la marque ils se sont dit que « putain, c’est la classe quand même », peut-être même qu’ils ont trouvé ça joli. Ou peut-être est-ce pour justifier le prix de l’appareil ? J’hésite, j’hésite…

Les Grandes Erreurs du Marketing (6)

Quand même, il y a des agences de communication qui ne se font pas chier. Comparons ainsi :

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Si j’étais Denny Crane, je te ferais un de ces procès retentissants, tiens ! Ça ne ferait pas un pli.

Belles Gueules de Stars

Sur le site Internet de Voici, tu as un truc qui ne sert pas à grand chose mais qui me fait drôlement rire, c’est la possibilité de survoler les photos avec une loupe pour zoomer sur les zones sensibles, comme une marque de cellulite ou bien une liposuccion foirée.

Et puis, pour les nazes qui savent pas faire, ça empêche de choper les photos.

Mais en fait, c’est pas vraiment ça qui me fait rire. Ce qui est marrant, c’est de rendre la star totalement informe en trouvant le meilleur endroit pour zoomer afin que la photographie ne soit pas totalement absurde, mais que la star soit immonde :

Claudia
Claudia Cardinale

Enrico
Enrico Macias

Edward
Mathieu Edward

Bien sûr, il est évident qu’il n’y a que moi que ça fait rire.

Bientôt sûr ce beulogue : la liste des meilleurs twitters du canton de Berne.

Les Grandes Erreurs du Marketing (5)

En mars dernier, Barclays rachète pour 745 millions de dollars une banque russe, Expobank, afin de développer sa présence sur les marchés émergents. Expobank, ce n’est pas une banque d’affaires, c’est une banque pour les particuliers comme, je sais pas moi, le Crédit Coopératif. En un peu plus grand, toutefois. C’est la dixième sur le territoire de la Russie.

Bref, on se félicite, on se congratule et on va signer les papiers. Les grands pontes de la Barclays, parapluie et haut-de-forme en avant, débarquent donc à Saint-Pétersbourg, viennent dire bonjour aux chefs d’Expobank, mangent du caviar, boivent du champagne, et comment va la petite ? Et votre femme ? Et l’hiver est rude, non ?

Quand enfin les contrats sont signés, les dirigeants d’Expobank offrent alors aux Britanniques de la Barclays un cadeau très gentil à leurs yeux : un calendrier réalisé en interne avec en photo les conseillères clientèle, les cheftaines d’agences et les secrétaires d’Expobank — et pas les plus moches. Surprise ! Ces dernières ne sont pas sottement en tailleur Chanel à répondre au téléphone, mais dans des poses lascives et en petites tenues. Tout ceci est accompagné par des slogans pour le moins incitants à la débauche la plus totale. Quelques extraits :

Miss Janvier Maria Guterman, Manager Senior, Miss Janvier

Miss Février Yevgenia Trusilova, Commercial, Miss Février
(slogan : Nous répondons à toutes vos demandes personnelles)

Miss Mars Chef économique pour les clients VIP, Anna Pogodina, Miss Mars

On peut voir pratiquement toutes les photos ici. Le projet a été proposé par le directeur général de la banque, Kirill Yakubovskiy (orthographe approximative) et c’est sa femme, photographe professionnelle, Elena Broksa qui a pris les photos.

La réaction des employées de la banque est à découvrir aussi sur le site du Daily Mail, la plupart étaient « ravis », même si certaines ne savaient pas qu’il y aurait leur nom et leur fonction notés sur la photo.

En tout cas, ça a créé un mini-scandale en Angleterre, même si cela semble être assez classique en Russie. Cela dit, je vois pas qui pourrait faire ça dans ma société…

Et je remercie mon copain de la Barclays qui m’en a parlé ce matin.

Les Grandes Erreurs du Marketing (4)

Je me demande combien de têtes pensantes chèrement payées par ma société se sont mises ensemble pour réussir à accoucher de ce nouveau logo ainsi que de ce magnifique slogan qui, l’un comme l’autre, honorent notre régie publicitaire.

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Plus encore, je me demande bien qui a donné l’accord pour le déploiement de cette œuvre qui rappelle les pires heures du marketing français des années quatre-vingts. Outre la laideur du graphisme (non sérieusement, est-ce que ce style de coche en forme de racine carrée évidée est encore acceptable ailleurs que dans un fichier Excel ?) soulignée par le choix de la couleur censée être « or » (c’est raté), est-ce qu’en 2008 un slogan comme « La régie partenaire de votre succès » est acceptable ? Pourquoi pas « La synergie-conseil au profit de votre média management support » tant qu’on y est ?

Ô vacuité de l’esprit humain des élèves de l’ISG, quand auras-tu fini de me faire souffrir ?

Les Grandes Erreurs du Marketing (3)

Quand on passe à la station de métro Balard, on peut voir cette publicité pour un restaurant indien, le Kamalâ-Inde.

Kamalâ

Il semblerait que c’est un endroit délicieux, où on y mange vraiment très bien comme le dit d’ailleurs le chanteur national Carlos :

Carlos adore

Oui, bien que mort, il adore y revenir.

La seule explication que je vois : Carlos est devenu un mort-vivant et au Kamalâ-Inde, on sert de la chair humaine bouillie au curry.

Ou alors ils n’ont pas modifié leur pub depuis la mort du fils de Dolto, mais je préfère mon hypothèse précédente. Elle me paraît largement plus sensée et nettement moins loufoque.

Les Grandes Erreurs du Marketing (2)

Des sociétés qui te promettent d’apprendre l’anglais tout en mangeant des chamallows sont légion. La plus célèbre, à Paris en tout cas, c’est The Wall Street Institute et sa publicité (légendaire) où une photo issue du catalogue Getty nous montre une fille en tailleur noir et un mec en costard au téléphone, l’un et l’autre avec des sourires à s’arracher les lèvres, qui disent :

– Do you speak English ?
– Yes, I speak English… Wall Street English !

J’avais déjà dit tout le bien que je pensais de cette pub le premier juin 2005.

Anyway, ces temps-ci, il y a une pub pour Telelangue, un truc pour apprendre les langues étrangères et bien sûr l’anglais (de quoi faire « un bond dans sa carrière » promet le site internet) tout en cuisinant une paella. Rhino75 l’a photographiée :

Arrêtez de massacrer l'anglais

Le truc, c’est qu’à ma connaissance, l’Anglais ne porte pas le kilt, c’est l’Écossais dans ses High Lands qui s’habille de la sorte, en général juste avant de se régaler d’un Haggis, le soir du Burns’ Supper. Or, si l’idée de Telelangue c’est de te faire apprendre l’écossais (ou ne serait-ce que son accent), attends-toi à faire un sacré « bond » dans ta carrière, mais pas dans le sens que tu crois. Si tu veux, c’est comme si pour apprendre l’allemand tu apprenais le suisse allemand.

Quand je pense à mon prof d’anglais qui venait du Pays de Galles et qui reprenait systématiquement quiconque lui disait : « vous êtes Anglais ? » en répondant : « non, je suis Britannique », je me dis que cette publicité doit particulièrement énerver de l’autre côté de la Manche.

D’ailleurs, l’autre jour, j’ai vu écrit au marqueur « cette pub est une honte » sur l’affiche.

L’Incroyable histoire de la brosse à chiottes

J’aime être mis au défi, je suis ce qu’on appelle un battant, un winner, un mec qui en a jusque là et même au-dessus. Alors, quand on me demande de raconter en six cents signes l’histoire de la brosse à chiottes, je m’exécute.

L’histoire de la brosse à chiottes débute en réalité avec la première chasse d’eau et le siège qui va avec. Avant cela, on avait pas vraiment besoin d’une brosse dédiée aux WC : d’abord, on était sale et, ensuite, comme les trous donnaient directement sur la chaussée ou dans des les égoûts, il n’y avait rien ou pas grand-chose à nettoyer.

Prenons, par exemple, le château de Chillon (promis : c’est pas l’envie qui m’en manque mais je ne ferai pas de jeu de mot). On y a installé deux genres de lieux d’aisance : des toilettes externes constituées d’une petite cabine en bois fixée sur le mur du château (et les excréments tombaient directement dans le lac) et des toilettes internes dans la pierre et dont le conduit est l’enceinte du château (et ça tombait aussi dans le lac, du coup, on les nettoyait rarement ; en plus, ça évitait de donner envie aux éventuels envahisseurs de passer par là).

Toilettes à Chillon

Il est évident qu’à l’époque, la brosse à chiottes n’avait absolument aucun sens. Parfois, on invitait le ramoneur de cheminée à passer dans le conduit d’évacuation, mais il fallait alors le payer douze florins de plus et le seigneur n’était que rarement consentant.

Heureusement, on avait une autre astuce, et c’est la plus répandue jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle avant l’apparition de la chasse d’eau moderne et de la cuvette, c’était le pot de chambre. La brosse à chiottes n’existait toujours pas car on utilisait une brosse traditionnelle et un peu d’eau. Ensuite, on bazardait le tout par la fenêtre.

La brosse à chiottes telle qu’on la connaît ne fait donc son apparition qu’au début du vingtième siècle. Elle est un mélange entre le plumeau à toiles d’araignée et la brosse à récurer. Elle est constituée d’un manche relativement long qui permet de récurer assez loin dans le syphon et s’achève avec des brins synthétiques qui forment un arrondi pour permettre d’atteindre tous les recoins de la cuvette.

Avant qu’on ne découvre les fibres synthétiques, on utilisait des poils de porcs ou la crinière des chevaux. Parfois, nous indique Wikipedia, on se servait des poils du buffle, de l’écureuil (j’avoue être plus sceptique), du lion (là, je pense que c’est n’importe quoi) ou du blaireau.

Mais bon, ça marche très bien avec du synthétique.

Dans sa grande sagesse, Wikipedia précise qu’il est déconseillé de nettoyer le siège avec la brosse à chiottes.

Au Japon, peut-on lire ici, la brosse à chiottes est synonyme de chance, réussite et succès. Comme le remarque le compagnon de l’auteur de cette analyse : « faudrait penser à le dire aux dames pipi, je suis sûr qu’elles doivent dormir sur un sacré tas de pognons sans le savoir ».

La bonne position

Pour finir, et c’est probablement le plus intéressant, la position européenne qui consiste à s’installer confortablement sur le socle du WC est de loin la plus mauvaise pour faciliter l’évacuation des sels selles (merci Cork – je crois qu’on peut aussi écrire « fèces », faut que je vérifie, information confirmée par Ze F.). En effet, il faut se tenir accroupi pour que les intestins soient complètement décontractés. Une société américaine (Natures Platform) propose un ustensile un peu encombrant qui permet de se tenir ainsi au-dessus de la cuvette dans la position du Lotus qui chie.

La plateforme naturelle

Idéal pour les intestins

Voilà, mon cher Gre, je pense qu’avec ces trois mille signes, j’ai fait le tour de la question de l’incroyable histoire de la brosse à chiottes.

Au plaisir de te rendre service.

PS : Si des lecteurs veulent qu’on fasse une commande groupée de la plateforme naturelle, qu’ils me contactent : j’ai une réduc’ de 12%.