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Carnet mondain

Aux amitiés perdues

C’était le miracle d’Internet. Nous étions tous connectés les uns, les autres, partageant nos souhaits, nos envies, nos découvertes et nos vies sur des blogs où l’on romançait notre quotidien. Les plus doués dessinaient, les plus motivés se filmaient, les plus médiocres écrivaient. J’en ai rencontré une palanquée de noms et de visages sur cette période éphémère de ma vie (car, certes, je continue de payer pour maintenir en vie ce site, mais soyons quand même bien clair qu’il est en mort cérébrale depuis au moins huit ans).

J’ai passé des soirées avec eux, j’ai bu des verres en leur compagnie, j’ai participé à des projets et probablement naïvement ai-je fini par croire que ces instants survenus aux croisements de nos vies deviendraient des amitiés.

Et puis, sans trop savoir ni pourquoi ni comment, toutes ces belles personnes comme on dit dans les films de Christophe Honoré, ont peu à peu disparu. Les rencontres se sont espacées, les invitations se sont faites plus rares, les échanges se raréfiaient, avec toujours des promesses de se croiser, plus tard, une prochaine fois, à un autre moment… Jusqu’à ce que les seules traces de ces amitiés ne résident plus que dans l’archive.org de ma mémoire.

Régulièrement, j’ai une petite pensée émue pour toutes ces personnes qui ont continué leur vie, et moi la mienne, chacun vers des chemins différents, des horizons opposés. Parfois, je remarque, un peu jaloux et vexé, qu’ils ou elles ont continué de se croiser, certains ayant réussi à se forger des amitiés solides là où j’ai échoué. Ou peut-être étaient-ils juste plus sympathiques que moi, ça ne doit pas être exclu.

Parfois, bizarrement, comme si je ne voulais pas lâcher prise, je remets une pièce dans la machine. J’envoie un nouveau message. Je souhaite un anniversaire, j’espère revoir bientôt. Mais je le sais. Je m’accroche simplement à un souvenir fugace et brumeux qui s’évapore au moment où je le saisis.

Published inTout moi

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