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Mois : mai 2017

C'est du pipeau

Alien: Convenant

À part le tout premier Alien, celui de 1979, je crois que je n’ai jamais bien compris le reste de la saga. La reine dans Aliens, la prison dans Alien 3 ou les clones dans le quatre, j’avais déjà du mal, mais avec Prometheus, j’ai définitivement lâché l’affaire.

Par exemple, je suis persuadé que les équipages qui se succèdent pour se faire empaler par un Alien vont toujours sur la même planète. En fait, non. Elle change de nom : elle s’appelle LV-426 dans Alien, Fiorina 161 dans Alien 3, LV-223 (c’est une lune) dans Prometheus et j’ai oublié son nom dans Alien: Covenant, mais il s’agit encore d’une autre. Et pourtant, il y a toujours le même vaisseau planté là, à moitié écrasé sur le sol. Je crois que Prometheus est censé avoir expliqué ça, mais je refuse de faire des efforts pour comprendre.

Le film débute par un loooooooong prologue assez chiant où l’on découvre David, un androïde très méchant qui joue du piano.

David, le méchant.

Puis nous filons à l’intérieur d’une grande navette spatiale où deux mille colons en hibernation partent pour Origae-6, une lointaine planète qui présente toutes les qualités pour devenir une nouvelle Terre. Hélas, à cause d’une tempête de neutrinos, le vaisseau se retrouve en cale sèche.

On notera au passage que le neutrino étant une particule neutre, comme son nom l’indique, elle n’interagit quasiment pas avec la matière, il est donc fort improbable qu’une tempête de neutrinos provoque quoi que ce soit. Mais je ne suis pas là pour faire mon chieur.

À bord, Walter, un androïde gentil qui ressemble comme deux gouttes d’eau à David (spoiler alert : le même acteur joue les deux rôles) réveille l’équipage, soit la dizaine de personnes qui va mourir au cours des deux prochaines heures.

Walter, le gentil.
Le Nostromo a la douleur de vous faire part du décès de toutes les personnes présentes sur cette photo.

Et d’ailleurs, ça ne traîne pas : le capitaine est brûlé vif quand un court-circuit touche sa capsule d’hibernation. Hop, au suivant. Sa femme qui était aussi membre de l’équipage pleure à chaudes larmes, puis l’oublie aussi vite qu’elle fut éplorée. Ridley Scott tente de nous rendre la scène triste avec de la musique mélancolique, mais vu qu’on ne sait pas qui sont ces gens, on s’en fout un peu (comme ce sera le cas quasiment tout le long du film).

Pour réparer le vaisseau, l’un d’entre eux sort dans l’espace et intercepte une communication provenant d’une planète proche. Très intelligemment, le nouveau capitaine (du nom d’Oram) décide d’aller la visiter parce que, figurez-vous, qu’elle a l’air aussi bien qu’Origae-6 qui est encore à des centaines d’années-lumières de là.

Une fille de l’équipage tente tout de même un timide : « On a étudié Origae-6 pendant dix ans, vous êtes vraiment sûrs qu’on doit aller sur cette planète qu’on connaît depuis dix minutes ? », mais tout le monde s’accorde à trouver que c’est une pisse-froid.

Là-bas, l’équipage découvre le fameux vaisseau spatial gigantesque (le vaisseau de « l’Ingénieur », celui qu’on voit dans tous les films de la saga, mais jamais sur la même planète). En chemin, deux d’entre eux reniflent des champignons hallucinogènes qui les infectent et transforment leur corps en utérus artificiel à aliens. Ils meurent assez rapidement (on découvre alors que l’un des deux, Hallett, était en réalité un gros pédésexuel avec un autre membre de l’équipage, ça n’avait jamais été mentionné auparavant, et on en reparlera plus jamais après) (à ce niveau, c’est de l’ordre du placement de produit).

Puis la fille qui était la petite amie d’Oram meurt aussi, mais à cause de l’explosion du vaisseau spatial qui les a amenés sur la planète. On commence alors à comprendre que tout le monde est en couple. Les petits cochons !

Là-dessus, les membres de l’équipage sont attaqués par une palanquée d’aliens, mais heureusement Obi-Wan Kenobi David débarque et vient les sauver en les emmenant dans une ville-cimetière.

Or, souvenez-vous David est très méchant. Et après une (très) longue séquence homoérotique où il apprend à son double Walter à jouer de la flûte tout en déclamant un monologue lénifiant sur les capacités des androïdes à créer, il entraîne Oram dans une cave sombre et boueuse et le capitaine se fait bouffer la gueule par un bébé Alien qui lui pond dans le bide comme dans le film original.

On apprend ainsi que David est en réalité le créateur des gros œufs gélatineux qui crachent la bestiole (le facehugger) qui féconde les estomacs. Je n’ai toujours pas saisi en quoi ce mode de reproduction était plus pratique que des minuscules spores de champignons, mais bon, je ne suis pas là pour juger les hobbies d’un androïde.

La suite, c’est du classique : l’alien les poursuit jusque dans le vaisseau spatial où il tue pas mal de monde (dont un autre couple qui baise dans une douche à l’italienne), puis il finit par être expulsé dans l’espace par un gros courant d’air. Deux membres de l’équipage, Daniels et Tennessee réchappent tout de même à ce massacre.

Petite info technique : quand vous passez juste derrière un réacteur avec une corde d’escalade, vous avez 99% de chances de crâmer. Sauf dans les Alien.
« C’est le flexible de la douche que je sens ? »

Ils décident alors de poursuivre le chemin vers Origae-6, le projet initial, avec les deux mille colons et au moment d’entrer en hibernation, Daniels découvre que David, l’androïde méchant, a en réalité pris la place de Walter, l’androïde gentil, mais c’est trop tard : elle est enfermée dans sa capsule et ne peut plus rien faire. Fin.

Bilan : l’obstination de Papy Scott à vouloir nous raconter les origines de cette bestiole dégueulasse est totalement vaine. Elle complifie (du verbe complifier : rendre complexe et difficile une chose simple) à l’extrême une histoire débile d’un monstre qui tue tout le monde. C’est d’autant plus risible que Ridley Scott n’a jamais écrit une ligne du scénario du premier film. Par ailleurs, l’auteur du script original, Dan O’Bannon, mort en 2009, n’a jamais participé aux suites.

Alien: Covenant, qui est censé faire le pont entre Prometheus et Alien (1979) à la manière d’un grand écart de Van Damme dans Full Contact me laisse donc totalement de marbre.

Alors, cher Ridley Scott, range ta caméra, sérieusement. Ta réalisation est naze, on a l’impression de retourner dans les pires heures des années quatre-vingt (la scène d’amour sous la douche est d’une nullité absolue) (et puis qui filme encore des pieds qui se touchent pour symboliser une relation sexuelle ?). Ton film semble écrit par un malade d’Alzheimer qui oublie toutes les cinq minutes ce qu’il vient de raconter.

De plus, comme à aucun moment tu ne nous racontes qui sont les membres de l’équipage et pourquoi il faudrait qu’on les aime, on se moque totalement de les voir se faire dézinguer de la manière la plus crade possible les uns après les autres. C’est le zéro absolu de l’empathie.

Et franchement, deux heures pour nous expliquer que les aliens ont été créés par un putain d’androïde qui joue de la flûte, c’est un camouflet à notre sens critique.

Siegfried Chicken

En mars 2010, je publiais un article sur L’Or du Rhin que j’étais allé voir à l’Opéra et je me lançais – propulsé par mon altruisme – dans l’écriture du premier grand résumé en clair de l’intégrale de la Tétralogie de Wagner. Enfin, on allait TOUT comprendre sans les excès pédants des livrets qu’on retrouve dans les enregistrements de l’œuvre et qui nous prennent tous pour des experts de la mythologie germanique.

Bon, ça c’était le projet initial car je m’étais rajouté une contrainte dont je n’avais pas tout à fait estimé la complexité : j’ai voulu raconter les événements dans l’ordre strict des opéras. C’est-à-dire sans rien rationaliser, en quelque sorte « comme si vous y étiez ». Or, je n’avais pas vraiment noté que Wagner était un véritable storyteller avant l’heure : cliffhangers, flashbacks, enfants cachés, amours impossibles, twists délirants à faire baver M. Night Shyamalan… Du coup, pour mettre ça au propre, c’était le véritable bordel. Et j’ai laissé tombé.

Mais sept ans plus tard, je reviens, remonté comme un coucou Suisse et j’ai pris la décision d’arrêter de m’imposer cette règle, sinon, je vais vraiment jamais finir.

Oui, parce qu’à cette allure, je vais mettre autant de temps à résumer la Tétralogie que Wagner n’en aura mis pour l’écrire (et avec la musique) (et la salle d’opéra pour le jouer).

Toutefois quand j’aurai fini, je fermerai définitivement ce blog. C’est dit.

Pour m’aider, je vais faire des chapitres plus courts et plus fréquents. Ce sera moins indigeste à lire pour les deux personnes qui le feront (moi et mon double maléfique). Ce premier chapitre est en réalité le brouillon de 2012 à peine réactualisé.

Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire :
L’Or du Rhin
La Walkyrie (partie 1)
La Walkyrie (partie 2)
La Walkyrie (partie 3)

Retournons-y alors avec la deuxième journée de notre périple, et troisième opéra de la série.

Rappelez-vous (j’adore écrire ça, parce que personne ne peut se souvenir), nous avions  laissé la Walkyrie préférée de Wotan, Brünnhilde, en haut d’une montagne, surveillée par un feu-follet (le fameux Loge) que seul un « héros » (un héros, c’est un homme sans peur) pourrait traverser.

Wotan

On dit que Siegfried est le plus chiant des opéras de la tétralogie, c’est aussi le plus chiant à résumer. C’est ce que les Inrocks appellerait un « récit initiatique ».

Bref, la troisième journée de notre épopée lyrique débute dans une forêt (ça change du caillou de la dernière fois). Voici que l’on découvre Mime, le frère d’Alberich, celui qui a volé l’Or du Rhin aux filles du Rhin en refusant l’amour (parce qu’il était laid) (et que de toute façon, il avait jamais vraiment connu l’amuuuuuuuur ni l’envie d’avoir enviiiiiiiie) (Alberich, lui, est mort, enfin je crois, je me souviens plus, de toute façon, il n’intervient plus dans l’histoire). Mime, dans l’Or du Rhin, s’était illustré en forgeant l’anneau du Nibelung (l’anneau dont on parle depuis le début) et un heaume magique qui permettait de prendre n’importe quelle apparence. Cette information aura son importance un peu plus tard, c’est-à-dire chez Wagner, dans à peu près quatre siècles et demi.

Mime est donc là, le cul sur la commode, forgeron de son état, il fabrique des épées et il n’est pas content : il forge des épées pour un certain Siegfried et ce Siegfried les casse sans arrêt. Il finit une épée, Siegfried la brise et Mime recommence. Il existe pourtant UNE épée que personne ne pourrait briser : c’est Notung, l’épée de détresse (cf La Walkyrie).

Malheureusement, elle a été brisée. Oui, je sais, je viens de dire qu’on ne pouvait pas la briser, mais là, c’est un Dieu qui l’a brisée. Un Dieu fait ce qu’il lui plaît comme dans la chanson « Chacun fait, fait, fait, c’qu’il lui plaît, plaît, plaît ». En plus, c’est Wotan, le Dieu des Dieux. Il l’a brisée après l’avoir donné à son demi-fils, Siegmund. Et a permis ainsi à l’adverse de Siegmund de le tuer. Conséquence, son demi-fils est totalement mort.

Donc Mime ourdit un plan diabolique. Il va ressouder Notung pour l’offrir à Siegfried. Cette fois, Siegfried ne pourra pas la briser (je viens de vous dire qu’elle était incassable). Et puis, il va l’encourager à combattre Fafner, le dragon qui surveille l’anneau du Nibelung, celui-là même que Mime a forgé pour Alberich dans L’Or du Rhin. Ensuite, Mime empoisonnera Siegfried et à lui la fortune, la gloire et les putes (enfin, ça on ne l’apprendra que dans vingt minutes, mais rapport à mon intro, je me fais plus chier maintenant).

À ce moment de l’opéra, c’est-à-dire dix minutes après le début, c’est dire s’il va falloir que j’accélère si on ne veut pas y passer la nuit, Siegfried arrive chez Mime. Alors qui est Siegfried ? On ne sait pas, mais comme dirait l’autre :

Savoir

(l’idée de coller l’image de ce mec date du premier brouillon de cet article en 2012, elle avait sûrement du sens à l’époque.)

À suivre.

Get Out : Mais les bons films existent ?

Mercredi sort le film Get Out, et je suis assez emmerdé parce que ce qui fait le sel de mes petites chroniques ciné ici, c’est que je vais voir des mauvais films et que j’en dis du mal.

Pas de chance : Get Out m’a bien plu. En plus, tous les critiques adôôrent, je ne voudrais pas me mettre cette corporation à dos. Et pire encore, il est difficile d’en parler parce que le film se spoile très facilement.

Une jeune fille très WASP, Rose, vit depuis quelques mois avec Chris, un photographe noir. Elle l’invite à passer le week-end chez sa famille qui vit au sein d’une superbe et grande demeure bourgeoise.

Chris est réticent, mais Rose le convainc qu’il n’y a pas moins raciste que sa famille (« Ils auraient voté pour Obama une troisième fois s’ils avaient pu »).

Pourtant, au cours du week-end, Chris va découvrir que leur comportement très (très) avenant est bien trop louche pour être honnête.

Contrairement aux Inrocks qui – comme d’habitude – divulgâchent le film dans les premiers 6% de leur critique (je n’ai lu que ça, le site me réclame de l’argent pour les 94% restants) (non, mais LOL), je n’en dirai pas plus.

Enfin, juste que je le conseille (et si vous détestez, bah tant pis, c’est le jeu).

(J’ai oublié de le préciser, mais j’ai vu ce film en avant-première parce que je suis une journalope qui travaille pour un merdia, mais dimanche prochain, tout va changer avec Marine, no stress.)