Je n’y connais pas grand-chose en dessin animé japonais. J’ai vu Princesse Mononoké (et pas jusqu’au bout, car c’était une séance en plein air à la Villette et que 1. je me pelais et 2. j’allais rater mon métro), c’est à peu près tout.
Mais comme il me restait un ticket acheté au CE qui expirait le 31 décembre 2016, il était impératif que j’aille au cinéma avant cette date fatidique. Et donc, Your Name.
L’histoire, c’est celle de deux ados, un garçon qui habite Tokyo, une fille de la campagne, qui échangent leur esprit sans raison aucune. Ça donne des situations cocasses (mais franchement digne d’une sitcom, genre le garçon touche ses seins quand il est fille, la fille touche son zizi quand elle est garçon) et évidemment, ils tombent un peu amoureux l’un de l’autre sans le savoir. Ça, c’est le côté chiant.
Heureusement, il y a toute une histoire SF très réussie sur le pourquoi du comment de ce phénomène qui permet de s’affranchir de la comédie romantique un peu niaise. Et au-delà de l’histoire, les dessins sont époustouflants, l’animation superbe. Bref, c’était très bien (enfin, la bluette amoureuse exceptée).
Sauf que ce film est devenu l’emblème de toute une population que je conchie, à savoir le service cinéma des Inrocks qui non seulement spoile le film dans sa critique (je ne l’ai lue (la critique) qu’après l’avoir vu (le film)) (ne cliquez pas si vous n’avez jamais vu le film), mais surtout décrit Your Name comme une grande œuvre sur « la question queer ou transgenre ».
Les bras m’en tombent. Sérieusement ? Je ne sais même pas comment ça a pu leur traverser l’esprit… Faut se creuser la cervelle à la petite cuillère. Parce que vraiment, il n’y a aucun enjeu transgenre dans le film. Le ressort comique de changement de sexe n’a rien de nouveau et n’est même pas traiter ici avec une grande finesse. Et je doute que quand le film Victor Victoria (1982) est sorti au cinéma, quiconque ait pensé qu’il s’agissait là d’un grand film sur la question transgenre. Ça me saoule de lire ce genre d’idioties crasses qui sont là juste pour se raccrocher à l’actualité de façon si stupide, niaise et surtout paresseuse.
Car si le même film avait été produit par Disney ou DreamWorks (et ç’aurait tout à fait été possible, c’est une grosse comédie romantique quand même), là, les gags dont je parlais seraient devenus forcément le signe de la fin des temps et une horreur intellectuelle. J’imagine déjà la critique des Inrocks : « Alors que la question transgenre est au cœur des débats nationaux, ce film américain renie l’altérité de l’autre et démontre une LGBTphobie inadmissible avec des blagues potaches d’un sincère mauvais goût. Dans l’Amérique de Donald Trump, cette production est à vomir. » (à lire avec la voix de Jean-Marc Lalanne, c’est tordant).
Bref : faites comme moi, ne lisez jamais les critiques.
Quelle idée aussi de lire les Inrocks ! Non mais franchement, tu ferais bien mieux de lire ce site.
Tout le monde devrait faire comme toi.
Bon du coup il faut que tu regardes la fin de Mononoke, et les autres Miyazaki. 😀