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Mois : novembre 2014

Secret de polichinelle

Ça ne semble rien comme ça, je sais, mais je tape intégralement cet article avec le seul pouvoir de ma pensée. Balèze, non ? Mais enfin, ce n’est pas pour déblatérer sur mes compétences paranormales et psychiques que j’ai décidé d’écrire ce post, mais pour un sujet beaucoup plus sérieux : la tragédie de Ferguson.

Non, je déconne.

Je pourrais en parler, hein, mais en fait, j’ai pas trop suivi. Moi, je croyais que le coupable c’était celui qui était mort, je comprenais pas trop pourquoi on le jugeait du coup. Peut-être pour avoir fait obstacle à la balle du policier ? En langage juridique, ça s’appelle : « entrave à la progression d’un projectile d’arme à feu d’un calibre inférieur à 20 mm ». C’est sûrement ce que j’aurais dit si BFM TV m’avait appelé en tant qu’expert sur le sujet (bien sûr, je ne suis pas expert, mais BFM TV n’est pas à cheval sur le concept des experts).

D’ailleurs, sur la porte d’entrée de BFM, il est écrit : « Entre ici, expert en n’importe quoi, ceux qui vont t’écouter dire n’importe quoi te saluent ». Je le sais, car c’est mon père qui a gravé cette plaque. Oui, mon père est graveur, je vois pas en quoi ça vous dérange.

J’en étais où ? Ah oui. BFM et les experts. L’autre jour, ils interviewaient un expert sur le message de l’otage français dont on savait pas encore si c’était vraiment lui ou pas. Et l’expert répétait ad nauseam qu’il ne pouvait rien expertiser, car on n’était même pas sûr que ce soit un otage français sur la vidéo. Et le journaliste de BFM de répondre : « Oui, mais bon, vous avez pensé quoi la dernière fois que vous avez mangé une charlotte aux fraises ? Parce que finalement, c’est un peu pareil ». Et l’expert a fait semblant de ne pas comprendre. La petite enflure.

Parlant de l’État islamique (ou n’en parlant probablement pas, j’en sais rien…), hier, j’ai aidé deux extrémistes à se rendre à La Courneuve. J’ai longuement réfléchi s’ils avaient une bombe sur eux, mais la seule chose qu’ils avaient c’était un vieux sac plastique. Ça m’a pas semblé possible que ce soit une bombe. Ou alors une toute petite. Une bombinette. Et puis, l’un d’eux s’est gratté le cul, je me suis dit qu’ils étaient beaucoup trop détendus pour être des terroristes.

Ça me fait penser à un truc qui n’a rien à voir, mais vous ne trouvez pas que le site des Inrocks publie beaucoup trop de vidéos d’extraits télé. On y poste même des extraits des émissions de Ruquier. Non, mais sérieusement, quand c’est Télé Star ou Loisirs, je comprends, mais Les Inrocks ?! Seriously ? Ils essaient d’être le nouveau Melty ?

Je le supporte pas des masses le directeur de Melty, le mec qui fait semblant d’être cool, là, avec sa calvitie galopante. Oh putain, ça me rappelle que je dois racheter du shampoing. Demain, j’ai piscine et ça me rend les cheveux tout secs. Le coiffeur, l’autre jour, a été bien sympa, il a fait semblant de pas voir que j’étais chauve. Il a dit : « Non, vous les perdez à peine, on voit presque rien », tout en brossant une touffe derrière mon oreille vers l’avant de mon front. J’ai quand même acheté sa lotion capillaire à 18 euros. Pour un mec qui n’a pas de cheveux, c’est assez stupide comme démarche.

Vous saviez que John Cleese n’a jamais aimé le sketch sur le Ministère des démarches à la con ? J’ai appris ça en regardant un docu de UKTV. Dingue, non ?

Oui, je sais : on n’y comprend rien à cet article de blog, c’est chiant, ça passe d’un sujet à l’autre, y a rien de constant ni de construit. C’est complètement zinzin. Mais n’ayez pas l’air surpris, je vous l’ai dit dès le début : je le tape avec le pouvoir de ma pensée, c’est donc exactement comme si vous étiez dans ma tête. Alors, c’est chiant, mais, vous, au moins, vous avez de la chance : vous pouvez arrêter dès que vous le voulez.

La tragédie d’Ellen

Lundi 3 novembre, Ellen est seule dans son manoir sur la côte californienne. Elle regarde sa plage privée, elle n’en peut plus de cette vue qu’elle connaît par cœur. Elle a tout : le talent, la gloire, la reconnaissance. Elle a son show, sa boutique. Bien sûr, elle rêve d’un Late Show, mais c’est le royaume des hommes blancs et hétéros. Autant dire que ce ne sera pas pour tout de suite. Mais Ellen, elle s’en fout, elle a découvert Justin Bieber. Qui peut se targuer d’avoir repéré une star dans une vidéo YouTube de collégien ? Il n’y a qu’elle pour oser le grand écart entre Internet et la télévision. Et elle a commencé bien avant que Jimmy Fallon ne s’extasie sur Twitter. Mais aujourd’hui, elle est lasse. Presque blasée. Son canapé en cuir blanc l’appelle, elle lui fait du pied et s’étale dessus comme si elle stage-divait dans un concert du Hell Fest. La tête ébouriffée, elle prend son iPad, boit une gorgée de son verre de whiskey. « Alors, c’est quoi les tendances aujourd’hui ? », trois clics plus tard, elle découvre le hashtag « #AlexFromTarget ». Un gamin qui bosse chez Target et qui range des courses dans des sacs s’est fait photographier en catimini par des lycéennes et sa photo a été partagée des centaines de milliers de fois en moins de 24 heures. Abasourdi, le gosse de seize ans a fini par tweeter : « Je suis célèbre, maintenant ? ».

Le sang d’Ellen ne fait qu’un tour. Elle sait qu’aucun de ses concurrents n’a rien vu. Et de toute façon, aucun de ses concurrents ne fera rien. Le web, c’est sa chasse gardée, comme les jeux vidéo pour Conan, le rap pour Fallon, le strabisme pour Kimmel, le troisième âge pour Letterman. Elle saisit son téléphone et tapote : « Hey, #AlexFromTarget, it’s #EllenFromEllen ». 63 000 retweets, 140 000 favoris. Elle a décoché une pépite et elle le sait.

La minute suivante, Ellen appelle Diane, l’une de ses quatorze assistantes :

– J’en ai trouvé un autre ! J’en ai trouvé un autre !, s’étrangle-t-elle dans son combiné.
– De quoi vous parlez, madame ?, lui répond Diane, interloquée
– Mon précieux ! Mon précieux ! Je le veux. JE LE VEUX, s’égosille-t-elle. Je VEUX ALEX ALEX FROM TARGEEEEEEEET. ALEX FROM TARRRRRRRRGET.

Diane finit par comprendre et tente de tempérer l’enthousiasme d’Ellen.
– Mais, Ellen, ce jeune garçon, très bien, mais il n’a rien fait : on l’a juste pris en photo.
– Je vois… Je vois des produits dérivés, je vois… Je vois une star en devenir… Je vois un iPad à lui offrir. Une place de remplisseur de sac dans ma boutique. Et peut-être même… le nouveau Bieber.
– …
– Justin… Alex… Bieber.
– Madame. Vous croyez vraiment que le monde a besoin d’un nouveau Justin Bieber ?
– OUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIII. Et c’est MOÂ. MOÂÂÂÂÂÂAAAAAAA qui l’aura découvert.

Le téléphone raccroche.

Alex et Ellen

Six août. Alex rencontre Ellen. Au bout de deux minutes d’interview, Ellen ne tient plus en place, elle a fini par se faire saigner l’index à force de le gratter avec l’ongle de son pouce. « On va pas parler de sa misérable petite vie de merde », pense-t-elle. Elle attaque :
– Vous savez chanter ? Vous devriez profiter de cette exposition ! Quel est votre talent ?
– Euh… Je range bien les courses dans les sacs, semble-t-il.
– [faux fou-rire d’Ellen, sa main lui fait mal à force de la gratter] Non, mais sérieusement. Vous avez un talent ? La CHANSON ? La danse ? OU LA CHANSON ? Ou jouer d’un instrument ? OU LA CHANSON ? continue-t-elle de plus en plus agressive.
– Je peux danser. Mais c’est plutôt catastrophique.
– Alors, ne dansez pas. Mais vous devriez vous trouver un talent, et vite fait pour tirer un avantage de cette exposition.

En sortant du plateau, Ellen ne parle à personne. Elle monte dans sa voiture, son chauffeur la conduit chez elle. Elle a son iPod dans les oreilles. Le chauffeur l’entend murmurer : « Baby, baby, babyyyyyy. oooooh ». Arrivée en sa demeure, elle se sert un whiskey dans un large verre à fond plat. La nuit est tombée sur Los Angeles. Elle voit son reflet à travers la fenêtre. Ses yeux sont fatigués. Elle explose. Elle jette son verre contre la vitre qui éclate en millions de morceaux. Et à trois blocs, sa voix résonne encore. « Mais pour qui m’a pris cette PETITE MERDE ! Croit-il vraiment que j’ai dû temps à perdre avec un employé de SUPERMARCHÉ ? J’ai reçu toutes les stars. TOUTES LES STARS. LES PLUS GRANDES ». Ellen sanglote. Doucement, elle s’allonge sur son canapé en cuir blanc, ferme ses yeux et les frotte avec l’index et le pouce de sa main gauche. « Ce petit con », glisse-t-elle tout doucement, « Je l’invite et il n’est même pas foutu de dire qu’il veut devenir chanteur ? ».

« J’ai quand même découvert Justin Bieber, merde ».

Il est temps de se remotiver

Je ne sais pas si c’est de vieillir, mais en ce moment, tout m’agace sur Internet. Les vidéos crades (comme celle du mec qui se fait retirer des larves de mouche dans les oreilles), les photos de chats quelles que soit leur mignonerie (la mignonerie, c’est la capacité d’être mignon), les gens qui répondent pas à mes mails (et ceux qui y répondent aussi), les militants de tous bords (après les LGBT, ma découverte de l’Inter LGBTIQ m’a estomaqué au plus profond de mon vécu tout comme les cris d’orfraie de groupes féministes contre le scientifique et sa chemise pourrie), les gens qui cherchent à faire des débats sur Twitter (à toi, connard à qui je pense, j’ai un scoop : 140 caractères ne suffisent pas à expliquer un concept ou détailler un point de vue), les listes (qui me donnent toujours envie de les imprimer par ramette entière et de les enfoncer dans la bouche du rédacteur qui les a pondues), Facebook et ses amitiés sociales totalement inutiles et futiles (si j’avais *réellement* 350 amis, je serais sûrement moins aigri), Google et son moteur de recherche qui se croit systématiquement plus malin que moi (« Voici les résultats pour le truc que vous n’avez pas tapé, mais je pense que c’est ce que vous vouliez écrire »). Et puis les blogs, tous les blogs, le mien, ceux des autres et surtout ceux où les auteurs racontent leur vie en détail, de la couleur du caca du matin jusqu’à la quantité en millilitre de l’éjaculation du soir.

Dans ce marasme, dans cette noirceur à faire passer l’espace intersidéral pour un arc-en-ciel de Skitties, il m’arrive d’écrire des trucs sur des bouts de feuille, de commencer à rédiger un bidule, le lire vite fait, me dire : « C’est vraiment de la merde » et appuyer sur le bouton de la corbeille. Outre le fait que ces articles n’ont généralement aucun intérêt (tout comme celui-ci), que ce n’est pas drôle et que ça n’intéresse personne, ça me renvoie à ma propre médiocrité, mon absence viscérale d’intelligence et de talent. Bref, ça me fait du mal à mon petit cœur d’artichaut. Mais le constat que tout le monde n’a pas la même exigence que moi me donne souvent envie de reprendre la plume et d’écrire de la merde. Surtout quand je vois que, malgré la nullité crasse de leurs textes et l’absolue stupidité abyssale de leurs propos, ça leur permet de remporter des chèques cadeaux Jambon d’Aoste ou des invitations à tester la première classe d’Air France.

Alors, traitez-moi de vendu peut-être, mais à partir d’aujourd’hui, fini la quête de l’article intelligent et pertinent, je vais pondre des conneries par camions entiers. Et vous allez en chier.

PS Inutile dorénavant de me faire des remarques sur mon orthographe ou ma grammaire, vous n’en faites pas aux autres, alors lâchez-moi les burnes.