Mes chers amis, désolé de vous avoir abandonnés si longtemps, mais c’était pour la bonne cause. J’étais en Corée du Nord où je me suis occupé du remplacement de la hanche d’une sommité de l’État, mais je n’ai pas le droit de vous en dire plus. En tout cas, si vous avez vu des photos d’un certain Kim Jong-un avec une canne, ça vous donne un bon indice.
Revenons-en à mon sujet du jour, l’écoute en streaming sur France Inter. Et d’une façon générale j’imagine Radio France, mais le matin, c’est France Inter que j’écoute. Le reste, j’écoute en podcast, donc j’ai pas de problèmes. Ça fait beaucoup de « je » dans une même phrase, mais je vous emmerde.
Donc, depuis Mathusalem et l’effondrement de la tour de Babel, la majorité des radios vous proposent l’écoute en live depuis Internet. Au début, c’était franchement chaotique, il fallait installer le plug-in Real Audio et récupérer le flux en .ra ou .ram, je me souviens plus trop, et il fallait pratiquement régler soi-même sa mémoire tampon.
On pourrait penser qu’en 2014, toutes ces considérations sont loin, loin, loin, loin, loin, loin, loin derrière nous. Bah pas vraiment. Quand je lance le lecteur Internet de France Inter le matin, je peux en écouter 3 à 5 minutes, puis ça coupe, plus ça reprend, puis ça coupe et ainsi de suite tout le temps. Tout. Le. Temps.
L’autre jour, j’écoute (enfin, plutôt « j’entends », car comme c’est toujours la même depuis 20 ans) la chronique de Bernard Guetta et je me dis : « Je suis toujours pas douché, pas habillé, et j’ai pas petit-déjeuner, mais je suis large, il n’est que 8h10 ! ». Je regarde l’heure, il était 9h00. J’avais pris en moins de 30 minutes près d’une heure de lag dans la gueule.
Alors, j’ai réagi.
J’ai tapé sur Google : « Je veux écouter le direct de France Inter » et je suis arrivé sur la page idoine : « Je veux écouter le direct » sur le site de Radio France. Là, on peut récupérer les liens du flux sans passer par l’interface web et il suffit de les copier / coller dans iTunes ou un autre lecteur pour écouter la radio.
Deux choix étaient proposés : 1. le flux à 128 kilobits par seconde ; 2. le flux à 32 kilobits par seconde. « Franchement, putain, allez, j’m’en fous, j’ai une connexion de malade, je télécharge à 10 Mo/s, chuis un marteau, je prends le flux à 128 kilobits par seconde ». Et je le copie / colle dans mon iTunes.
« Tout de suite, on écoute Berna… (Mise en mémoire tampon) rd Guetta et sa chronique géopol… (Mise en mémoire tamon) itique. Bernard, c’est à vo… (Mise en mémoire tampon) us ».
Vé-ri-di-que.
Du coup, je me ravise et je retourne penaud sur la page de France Inter et je récupère le flux à 32 kbits/s et miracle : ça marche ! J’avais été plus royaliste que le roi. C’est comme quand j’étais plus jeune et qu’il fallait que j’écoute systématiquement en mono la radio parce que l’antenne dans ma chambre était particulièrement sensible en stéréo. Ça doit s’appeler le progrès. En tout cas, en 32 kbits/s, j’ai plus de lags.
C’est sûr que quand on peut filmer le studio et foutre des bandeaux toutes les quatre secondes pour nous dire qui parle (plan sur Patrick Cohen, bandeau « Patrick Cohen », plan sur Bernard Guetta, bandeau « Bernard Guetta », plan de coupe pendant que Bernard Guetta parle sur Patrick Cohen, bandeau « Patrick Cohen », plan de la machine à café, bandeau « Machine à café », ce qui est – au passage – horripilant) et diffuser tout ça sur Internet, je comprends tout à fait qu’assurer un simple flux audio relève de la plus haute voltige technologique.