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Mendicité

Sarkozy

Comme tout le monde, ça m’a un peu chamboulé, je ne vous cache pas, cette histoire de l’UMP. Ces pauvres gens, devoir payer 11 millions d’euros. Pour tout vous dire, quand j’ai entendu ça, je n’ai même pas trop compris ce qu’il se passait. J’ai guetté un explainer de Slate qui a l’habitude de dégainer n’importe quelle explication à n’importe quel phénomène comme « pourquoi il fait nuit en pleine journée ? » (parce qu’il y a des nuages). Mais je n’ai rien vu venir, comme disait ma sœur Anne. Enfin, je l’ai peut-être raté. Parce qu’en ce moment, chez Slate, on s’occupe moins d’explainer que d’infographies un peu incompréhensibles (ça s’appelle des « DATAVIZ ») où on nous montre dans un dégueulis de couleurs quel village du littoral a voté pour qui ou bien qui a le moins de chance d’avoir un carré vert le même jour de l’année que vous.

Alors, j’ai dû chercher TOUT SEUL, comme un grand, sur les internets, pourquoi donc l’UMP devait payer autant. Et j’ai appris ce que tout le monde savait, mais comme je ne lis pas les journaux, je n’étais pas au courant : c’est que l’UMP a un peu feinté sur les comptes de sa campagne présidentielle pour rester dans les clous de la somme maximale autorisée à dépenser si on veut s’en faire rembourser environ 50%. En dépensant 400 000 euros de plus que ce qu’elle avait le droit (sur 22 millions et des brouettes), le plafond était dépassé et donc nakache pour l’UMP, merci de bien vouloir rendre les 11 millions qu’on vous avait versés.

Évidemment, ça a été des cris d’orfraie dans le parti de l’opposition avec un Copé qui pour une fois aurait bien voulu que Fillon ait remporté la présidence de l’UMP. Mais finalement, la solution a été trouvée : une souscription, un grand emprunt national (qui, j’imagine, pourra être déduit des impôts, donc, c’est UN PEU comme si l’État payait quand même).

« Bonjour, je suis désolé de vous importuner pendant votre trajet, je sais que vous êtes souvent sollicité, mais si je fais la manche aujourd’hui, c’est que moi et ma famille politique, on a nulle part où dormir ce soir. Il ne nous manque que 11 millions d’euros pour passer la nuit à l’hôtel et rester digne. Tous les gestes comptent, les plus petits, mais surtout les plus grands, alors faites pas vos radins et ouvrez votre cœur et votre portefeuille ».

(dialogue d’illustration, ne représentant pas tout à fait la réalité)

À peine quelques jours après l’ouverture de la souscription, déjà plus d’un million d’euros avait été récolté, annonçait Copé tout sourire. Reste plus que dix, ça va être chaud, les gars, parce que les motivés ont été les premiers, maintenant, va falloir ramer sévère pour faire raquer le reste de la population (quel dommage d’avoir à ce point tapé sur les gays quand on sait l’énorme pouvoir financier qu’ils représentent).

Sur Twitter, il y a eu des rigolos qui ont envoyé des bonnes blagues à l’UMP, celui de vnz m’a fait beaucoup rire :

Travailler plus

Mais le plus drôle, c’est Maître Philippe Blanchetier, l’avocat de Nicolas Sarkozy qui s’est plaint sur BFM TV en déclarant :

« Pour 400.000 euros, pour 2% (de dépenses supplémentaires, ndlr), on prive le premier parti d’opposition républicain de ses moyens financiers »

C’est le principe même du PLAFOND. Genre, « bon, ok, on a dépassé, mais JUSTE de 2%, ça va quoi, c’est tranquille ». Non, mais imagine, tu déclares aux impôts 2% de moins pour éviter de passer une tranche et tu te fais choper et là, tu leur sors : « Non, mais OK, D’ACCORD, mais ÇA VA, c’est JUSTE 2%, c’est COMME l’UMP, merde, fais chier ».

Bref, en fait, y avait un truc qui m’interrogeait encore dans cette histoire ubuesque, c’était de savoir s’il y avait un recours possible pour Sarkozy. Bien sûr, Slate semble toujours trop occupé avec ses DATAVIZ pour me faire un explainer, alors c’est à nouveau BFM TV et Maître Philippe Blanchetier qui ont répondu à ma question : il n’y a plus de recours possibles. Celui du Conseil Constitutionnel était le dernier. Mais sur Europe 1, une lueur d’espoir renaquit sous la sagesse de la parole libérée de Nadine Morano : elle se demandait le 4 juillet dernier si cette décision était « attaquable au niveau européen » et d’ajouter : « Le souci avec le conseil Constitutionnel, c’est qu’il n’y a pas de juridiction d’appel. Et cela pose un problème au regard de ce qu’on considère être la Justice ».

Vu que le Conseil Constitutionnel était déjà un recours après la décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, on peut résumer Nadine Morano ainsi : la bonne justice, c’est celle qu’on peut saisir autant de fois qu’on le veut jusqu’à ce qu’on ait le jugement que l’on souhaite.

Published in#oldHa ha

2 Comments

  1. À quand un Dataviz qui explique la situation financière de l’ump avec des PETITES BULLES CLIQUABLES ?

  2. Hack Hack

    L’Ump fais de la pub pour les dons sur google!
    Et ca se paye au click!
    Donc:
    Affichez la page google, tapez ump, et la en haut cliquez sur la ligne encadré en couleur saumon:
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