Réflexion faite, ce post, je l’ai cogité pas mal de temps, de semaines et tout ça, mais en fait, je me rappelle plus de comment je voulais commencer, comment j’allais développer mon idée et où j’allais m’arrêter. Et quel dommage, pourtant, car tout était écrit, finement ciselé dans mon esprit à l’instant où j’ai eu envie d’écrire.
Mais non.
Le cerveau a ses voies que la raison ignore.
Le mien adore me donner plein d’idées et me raconter de multiples anecdotes savoureuses, plus hilarantes et magistralement racontées les unes que les autres, avec des bons mots en veux-tu en voilà. C’est comme si il y avait une carcasse de dindon et que mes neurones étaient autant de fourmis rouges qui rongeaient les os de la dépouille en moins d’une minute. Comme dans les documentaires animaliers avec la voix de Pierre Arditi qui dit : « en quelques secondes, la carcasse disparaît sous les mandibules féroces de ces redoutables guerrières. Un festin royal dont il ne restera rien ! ».
Et puis la minute d’après, quand je vais me décider à raconter ces délicieux moments d’humour, ou tout simplement si on me demande d’avoir une idée, mais concrètement, alors là, et c’est systématique, mon cerveau est très clair :
Parfois pour m’agacer encore plus, j’ai le droit en fond sonore à « Call me maybe » de l’autre pouilleuse du Colorado qui j’espère s’étouffera rapidement dans son vomi.
Bref. Tout ça pour dire.
Ce blog a vu le jour le 20 mai 2005. Nous sommes le 8 septembre 2012. 648 articles publiés. Ce qui nous fait en moyenne sept ans et un article tous les quatre jours. Et même pas dix depuis 2012. À cela deux raisons : d’abord, le temps, ensuite les idées. Et puis mes plus nombreux lecteurs sont dorénavant mes collègues de bureau. Or, l’anonymat me manque singulièrement. Surtout depuis que des militaires veulent me massacrer à cause de ma chronique de Forces spéciales.
Et puis, en relisant l’autre jour mon contrat de travail, j’ai découvert ce paragraphe pour le moins ridicule (qui m’a rappelé celui de Fluctuat où j’étais informé que ma prose leur était réservée « dans l’univers entier ») :
Toute mon activité et tous mes soins doivent être consacrés à la gloire du JOURNAL qui m’a engagé. Ce jour-là, j’ai un peu été en panique. Comme j’écris souvent de la merde, je me suis demandé si je pouvais aller faire caca où si ça relevait d’une activité professionnelle anonyme et par conséquent interdite sans l’accord de ma direction générale. Je suis allé la voir.
« Ma qué bien sour vous pouvez aller à lé toilettes ! », m’a-t-on répondu.
ALERTE ALERTE ALERTE
EXPLICATION DE BLAGUE
J’ai écrit ci-dessus : « Comme j’écris souvent de la merde ». C’était pour la blague. Je ne considère pas du tout que j’écrive de la merde. Je préfère tout de suite l’expliquer, parce que sinon, on va encore croire que je suis sérieux.
/EXPLICATION DE BLAGUE
/ALERTE /ALERTE /ALERTE
Voilà. La raison pour laquelle j’ai une sévère envie de déserter ce blog, c’est ce qui vient de se passer. J’écris une bêtise et paf, je suis obligé de m’interrompre moi-même pour expliquer que c’était une blague. C’est un peu gavant à force.
Alors, je me dis qu’après tout ce temps, peut-être qu’artypop a vécu. Sept ans, c’est peu pour un blog, c’est beaucoup pour un humain. Peut-être faut-il s’en aller. En rouvrir un autre ailleurs, recommencer à se marrer dans l’ombre, juste pour moi. Et continue de saccager l’ordre mondial (qui, malgré la crise, continue) à coups de petits octets cinglants et rageurs.
Le seul truc qui me fait chier, c’est que je n’ai toujours pas terminé de résumer Wagner.
Ben casse-toi pov’ con ! Mais tu me manqueras
vu que je ne suis pas ta collègue et qu’on ne se connaît ni d’Eve ni des dents, tu me fileras ta nouvelle adresse de blog ? ton caca a une tête sympa, je suis sûre qu’on ne te l’avait jamais dit, à moins que ton mec ne soit pronctologue 😛
Alors pareil que Cracotte, on se connait pas mais j’aime bien te lire quand même. Même une fois par mois. Donc c’est bon, tu peux continuer à écrire. Promis on ne te dénoncera pas à la Direction Générale.
NON ! NE PARS PAS :'(
Sept ans, comme le Tibet.
Noooooon ! Ne pars pas !
Je ne travail pas, ne te connais pas dans la vraie vie mais c’est toujours un plaisir de te lire !!! Et puis, qui m’expliquera Wagner, si ce n’est pas toi ??!?
OH NON! (comment connaîtrai-je la fin de Wagner alors?)
Comme tout le monde : reste ! (ou si tu restes pas, dis-moi où tu vas) (ça fait bizarre de tutoyer mais je voulais pas que ça ait l’air guindé)
si tu reviens, j’arrête tout
Ah mais je voudrais bien savoir la fin de Wagner ! (j’ai jamais eu le courage de chercher une traduction)
Hé, les inconnus; ils ont le droit de te suivre ?
(Aimons Wagner)
Compte tenu de ma situation, si tu pars, j’aurai droit de connaître l’adresse de ton nouveau blog ? Seuteuplè ?