J’ai gagné, les mecs. Et franchement j’y croyais pas.
J’vous raconte.
Tout commence au départ par mon prêt pour acheter mon appart.
Long story short, je change de banque.
TADAM
Après six mois, je me décide enfin à fermer mon compte à la HSBC qui me coûte tout de même 8 euros par mois. Reste sur le compte 75,87 euros. J’appelle la HSBC, bonjour Monsieur, bonjour HSBC, j’veux fermer mon compte, bien sûr monsieur, comment que je récupère mon fric, bah euh… L’idée, c’est qu’on va à la banque, on leur dit : « Fermez mon compte » et paf ! Ils te filent ton fric.
J’vais donc à la HSBC (ça fait un peu L’amour est dans le pré mes abréviations, j’arrête). Je vais donc à la HSBC qui me dit :
« bien sûr monsieur, mais on a un problème.
– De quel ordre est-il ?
– On n’a pas de caisse.
– C’est pas de pot.
– Oui, donc, on peut donner que des billets, pas de monnaie.
– Et ?
– Bah on peut donner 75 euros, mais pas 87 centimes.
– Ah, c’est pas de bol.
– Non, ce sont des centimes.
– Alors on fait quoi ?
– On peut vous virer le reliquat sur votre nouveau compte.
– Ah bah oui, on peut faire ça.
– C’est quoi votre compte ?
– C’est ça.
– Ok, très bien.
– Considérez que c’est fait.
– Merci, madame HSBC. »
Trois semaines plus tard, enfin, l’argent est versé. 72,12 euros. « WTF », m’écris-je intérieurement, « c’est quoi ce manque à gagner de 3,75 euros, je vais pas me laisser faire ». Je parcours la brochure commerciale : il s’agit de frais de virement sur un autre compte.
Mon sang ne fait qu’un tour, je saisis ma plus belle plume et rédige une lettre particulièrement remontée :
Objet : Erreur lors d’une fermeture de compte
Madame, Monsieur,
J’ai été pendant plusieurs années à la HSBC, j’ai quitté votre banque dans le cadre d’un projet immobilier plus intéressant ailleurs.
J’ai donc demandé la fermeture de mon compte courant n°0091XXXX. Celui-ci était créditeur le jour de la fermeture du compte de 75,87 euros. Le compte a été fermé début juillet, et trois semaines plus tard, mon nouveau compte a été crédité d’un montant de 72,12 euros. Soit 3,75 euros de moins que ce qu’il y avait sur mon compte le jour de sa fermeture.
Or, lorsque j’ai demandé la fermeture du compte, il m’a bien été précisé qu’il n’y avait aucuns frais de clôture. D’où ma surprise. Pourquoi 3,75 euros se sont-ils perdus dans la nature ?
Une seule conclusion me semble possible : une erreur de vos services qui se sont malencontreusement trompés.
Je vous saurais donc gré de virer les 3,75 euros manquant sur mon nouveau compte en banque :
Merci par avance.Précision : merci de ne pas me répondre qu’il s’agit de « frais de virement », car j’ai voulu récupérer la somme directement chez vous, où on m’a répondu qu’en raison des « 0,87 cts d’euros », on ne pouvait pas me donner la somme en liquide : « la banque ne dispose pas de caisse » m’a-t-on dit. Le virement était l’unique solution. Je n’ai pas à payer pour les choix politiques de votre société.
Un fax, une lettre, deux fax, deux lettres où j’explique que j’apparente cette facturation à du vol et que je suis prêt à dépenser plusieurs centaines d’euros pour obtenir gain de cause. L’emmerdeur.
Pas de réponse. Et deux semaines plus tard, sur mon mail, je reçois la réponse de ma banque :
Cher Monsieur,
Par votre courrier du 09/08/2012, vous exprimez votre mécontentement face à la facturation des 3,75 euros pour le virement que nous avons effectué suite à la fermeture de votre compte.
HSBC met à la disposition de toutes ses agences et de ses clients, une plaquette des frais que nous appliquons.
Il ne s’agit donc pas « d’un vol » comme vous le stipulez dans votre courrier, car nous vous avons envoyé un relevé détaillé suite à ce virement.
Concernant votre demande de retrait: en effet, l’agence ne possédant pas de « caisses », ceci était la seule solution.
De plus, je tiens à préciser que cette facturation n’est pas liée à votre clôture de compte, mais à un virement effectué vers une banque autre que HSBC.
Par conséquent, nous regrettons de devoir vous informer que nous ne pouvons vous rembourser ces frais, s’agissant d’une facturation dont nous vous tenons informée dans nos plaquettes, sur notre site internet ou encore dans les relevés envoyés.
Nous vous prions de croire, Monsieur, en l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Cordialement
Mon sang fait deux tours.
Et je réponds, parce que je suis joueur :
Madame, messieurs.
Non, le virement n’était pas la seule solution.
Vous auriez pu me proposer de me faire un chèque à moi-même que j’aurais encaissé dans ma nouvelle banque. Bien sûr, on a oublié de m’en parler. Or, vous m’avez demandé l’intégralité de mes moyens de paiement le jour même de mon passage en agence, ce qui m’a empêché de procéder à cette opération.
Ce n’est pas honnête, c’est tout.
De plus, excusez-moi de ne pas connaître l’intégralité de vos tarifs en vigueur. Votre plaquette fait 19 pages, j’ai d’autres choses à faire de ma vie (par exemple, vous envoyez des courriers) que de les apprendre par cœur. La personne à l’accueil le jour de la fermeture de mon compte aurait pu, me semble-t-il, me le préciser à nouveau.
Tiens. Je vous propose un petit jeu. Fermez votre plaquette et dites-moi à combien s’élèvent les frais facturés par la HSBC dans le cadre d’un ordre supérieur à 1 500 euros, mais inférieur à 2 350 euros passés sur Internet quand on possède un forfait HSBC Invest ? Vous avez 30 secondes de réflexion (1).
Mais, ce n’est pas qu’il y ait 3,75 euros de frais de virement de votre banque vers une autre qui me dérange (même si, à mon sens, cette facturation est prohibitive), c’est qu’il m’ait été obligé d’avoir recours à cette méthode pour fermer mon compte.
Et, de fait, si le virement, comme vous l’écrivez ci-dessous, est « la seule solution » lorsqu’on ferme son compte, ces frais de virements sont donc des frais induits par toute fermeture de compte !
Comme je ne savais pas que vous me répondriez, j’ai renvoyé hier un courrier à mon conseiller, au directeur de l’agence et également un courrier de réclamation à la direction générale de la HSBC, sise avenue des Champs Élysées.
Et, je pense que le temps que je vous fais perdre à me répondre coûte bien plus à la HSBC que les 3,75 euros que je réclame.
Avec toute ma considération,
Romain
(1) 0,64% du montant de l’ordre.
J’étais chaud bouillant. Autant dire que ma considération, ils pouvaient se la mettre dans le cul.
Deux jours plus tard je reçois ce courrier de consécration. Que dis-je ! La victoire des petites gens sur les grands de la Finance Internationale. Quelque part, j’ai fait tomber Madoff ! Et j’imaginais intérieurement le directeur de l’agence fulminer dans son bureau rien qu’à l’idée de devoir payer à ce connard de Romain 3,75 euros.
Moralité : faites chier vos banques.
J’ai – je le reconnais – jubilé. Et ce n’est pas Elizabeth qui me dira le contraire.
Chapeau ! Effectivement, ça fait du bien de lire ça. Par contre, le jeu de mots en fin de post mériterait bien une amende de 5 euros… 🙂
et dire qu’il m’a fallu 2 ans pour fermer un livret A à la caisse d’Ep …. la prochaine fois je t’appelle. C’est con, je suis aussi passée à la BNP 😛
Tu es celui qui n a rien lache mais combien laisse filer…
C est si facile d’etre une banque…
J’adore !!!!
Bravo et merci Don Quichotte.