Évidemment, être journaliste critique, c’est savoir dire les choses franchement, ne pas avoir peur de froisser les grands créateurs qui ont sué sang et eau des années pour finir leur film/livre/disque. C’est, sur un ton parfois péremptoire affirmer que « c’est nul » ou « c’est génial » ou « ça c’est vraiment du cinéma/de la littérature/ de la musique ». C’est un véritable métier qui demande tout un arsenal de vocabulaire cryptique qui puisse permettre à l’occasion de voir dans un film comme « Mes doubles, ma femme et moi » : « un exemple nietzschéen de la condition du surhomme confronté à l’orthodoxie freudienne, un cas classique de narcissisme dans lesquels l’idéal du moi prend la place du surmoi ».
Mais il arrive aussi que le critique mette des étoiles. C’est un truc pratique les étoiles : ça permet de dire si une œuvre mérite un quelconque intérêt sans avoir à se faire chier avec des phrases compliquées. Par exemple, dans Le Monde Magazine, il y a toute une page culture avec une colonne avec les sorties de la semaine et des petites étoiles pour nous dire ce que ça vaut.
Moi, j’adore parce que je me dis : » Ah ouais, ça a l’air trop bien ‘La grotte des rêves perdus' » (alors qu’en fait, c’est chiant comme la mort, faudra que je vous en parle un jour) ou « Tiens, ça a l’air bien naze ‘Desination Finale 5′ ».
Sauf que… Au Monde on doit vouloir se fâcher avec personne, conséquence on nous dit ce que signifie chaque étoile. Et là, détrompez-vous : le nombre d’étoiles n’indique PAS DU TOUT la valeur du film, non. Pour Le Monde, tous ces films méritent d’autorité le déplacement :
Oui, alors je sais, on va me dire : « Naaaaan, mais c’est écrit ‘La Sélection de la semaine’, ils ont déjà écrémé pour ne garder que le meilleur ». Sauf que c’est quasi la liste de toutes les sorties de la semaine. On ne me la fait pas à moi.
Alors, Le Monde ? On n’a pas les couilles de dire qu’un film est nul ? rep a sa mon bo loulou.
Catherine Deneuve, la Grande Catherine quoi, elle est contre les étoiles! La star c’est elle, point barre!
Les étoiles, c’est comme les A, ça peut être fourbe : à 3 A, tu as tout bon, mais à 5 tu es une andouillette.