Comme je suis un être pur qui milite en faveur de toutes les ONG au monde, je suis bien évidemment contre le trou dans la couche d’ozone, contre la déforestation de l’Amazonie, contre la malnutrition (en Afrique exclusivement), contre le travail des enfants, contre la disparition des grands pandas de Chine et, par extension (cherchez pas), contre la malbouffe.
Conclusion : moi au MacDonald’s ? Et pourquoi pas violer un chaton mort avec des vers qui sortent du museau ? (Je trouve cette image très forte au petit déjeuner.)
Tout le monde n’a pas mon humanisme et j’ai même des amis qui vont manger dans des fast-foods de la porte de Champerret. On ne m’y prendra pas.
Bref.
En ce moment, chez MacDo (putain, vous ne pouvez pas imaginer comme ça me file faim de parler de ça à 6 heures du matin), il y a (ça ouvre à quelle heure le MacDo ?) une opération (il y en a un à Denfert, c’est à dix minutes) promotionnelle (on peut y aller en slip ?) pour gagner des cadeaux (je vais prendre trois MacDeluxe) et notamment des trucs gratuits (et des nuggets) comme des hamburgers ou une grande boisson (c’est bon, ça, les nuggets) dans le cadre de l’achat (ou le KFC ?) d’un double menu géant (un bucket ?).
Donc, c’est une carte à gratter qui ressemble à ça (photos © krstv qui m’a envoyé ce scoop) :
« Monopoly Reload » lit-on. Vous le savez, en France, on n’a pas le droit depuis au moins Toubon et peut-être même avant, d’écrire en langue étrangère dans un message publicitaire sans astérisquer (quoi ? tu connais pas ? c’est le verbe dérivé du nom, c’est très commun, merde, sors de devant ton ordi !) le vocable exotique pour le traduire en bon français bien de chez nous. C’est ce qui fait que les pubs pour Eurodisney pour un public touristique sont bardés de renvois hexagonaux en bas de page.
Chez MacDo, on se plie à cette obligation de bonne grâce. Société internationale de 400 000 employés à travers le monde (sans compter probablement les franchises), la firme sous-traite sa com à The Marketing Store qui « ne vise pas des consommateurs » mais qui « est inspiré par eux ». Et l’inspiration a été (très) grande pour traduire « reload » :
« Reload » est devenu « re-booster ». Non seulement, la traduction n’est pas bonne, mais en plus, ils utilisent un autre mot anglais(*).
C’eut été drôle, mais The Marketing Store n’est pas connue pour son humour, qu’un autre astérisque nous renvoie vers une autre traduction, genre « Re-booster = re-increase » et ainsi de suite.
Notons que sur le site US de McDonald’s, la promo, c’est : « Monopoly is back! and the odds are better than ever ». Aucune mention de « reload » nulle part. Acclamons donc le Dieu du marketing capable de tels miracles d’approximation.
Bon, et il est sont où mes burgers ?
PS : En rédigeant cet article et pour des raisons complètement stupides, j’en suis venu à vérifier les infos trouvées et j’ai découvert que MacDonald’s a son siège social « 1 McDonald’s Plaza » dans l’Illinois (salut Sufjan). Dingue, non ? Je ne résiste pas à vous montrer le bâtiment principal qui me fait rêver :
(*) Certes, je concède que « booster » est dans le Robert depuis longtemps mais avec les définitions : « synchrotron injecteur d’un accélérateur de particules », « Propulseur externe auxiliaire destiné à accentuer la poussée des engins spatiaux » et « amplificateur accroissant la puissance d’un autoradio » avec pour chaque définition une recommandation officielle en français.