Mon blog – qui ressemble sensiblement au désert du Sahara après une tempête de sable – n’a pas encore rendu l’âme. Loin de là ! D’autant que je suis bientôt au chômage. Ça va être l’occasion de lui donner un sacré coup de turbo (non, je dis ça, je spécule, j’y suis pas encore, j’ai juste discuté avec mon chef et il m’a dit : « Ne t’inquiète pas, il ne se passera rien avant octobre, prends tes vacances l’esprit tranquille »).
Aujourd’hui, donc, voici une toute nouvelle série intitulée Les Grandes erreurs du marketing (et en même temps, c’était le titre de mon post, donc si tu es futé, tu as compris que c’était ça, la série, d’autant que j’ai eu la présence d’esprit d’ajouter un «1» entre parenthèses ce qui signifie — et les plus éclairés d’entre vous l’auront compris — qu’il y aura une suite[1]).
Mardi, le magazine Les Inrocks sortait en kiosque et comme je suis abonné, je l’ai reçu dans ma BAL[2]. La couverture promettait un article sur CSS, un retour sur la télévision publique et l’histoire de Led Zep.
Or, cette couverture était une couverture-gigogne dédiée à l’opérateur téléphonique SFR et à ses nouveaux forfaits Illimythics (soi-disant) illimités. Oui, j’écris soi-disant parce que bien que la publicité arbore fièrement la mention « Musique illimitée – Appels illimités soir et week-end – TV, surf et texto illimités », il faut comprendre : paie dix euros de plus par mois pour les appels, douze euros pour la musique (et dès que tu arrêtes de payer, la musique, tu l’as dans le fondement), et pour Internet, ne t’avise pas de faire de la voix sur IP. Bah ouais, manquerait plus que t’arrêtes de téléphoner avec ton portable, gros niaiseux.
Mais là où je veux en venir (parce que si c’était pour dire que les opérateurs télécoms étaient des voleurs, ça n’aurait guère d’intérêt puisque c’est de notoriété publique), c’est que la couverture-gigogne, c’est super chiant. Déjà quand ça s’ouvre en deux, ça prend la tête, mais là, pour faire encore plus stAÏle, celle-ci s’ouvre en trois. Comme un poster central de Playboy, la Bunny en moins.
En plus, honnêtement, c’est pourri, ça tente de faire dans le genre iTunes, mais le graphiste a simplement repris la même guitare Gibson (Flying V) en la recopiant je ne sais combien de fois avec un vague filtre Homothétie de Photoshop et en appliquant une couleur au corps de chaque instrument (pattern répété trois ou quatre fois dans l’image). Bref, au-delà de toutes considérations pratiques, c’est l’exemple même de la pub foirée de bout en bout.
Et dans le métro, au bout de la vingtième fois que la couverture glisse au sol et que tu marches dessus, d’un geste rageur et vengeur, tu l’arraches et tu la bazardes en rentrant chez Orange pour t’acheter un iPhone 3G.
[1] Une suite, oui, mais quand ?
[2] Une BAL, c’est une boîte aux lettres en abrégé dans laquelle on reçoit des lettres en papier et pas des mails par octet, notion très vingtième siècle, s’il en est.